Le sentiment qui remonte quand vous repensez à un moment gênant.De toutes les sensations qui vous remontent l’échine de temps à autre, il en est une qui, plus que les autres, surgit sans prévenir. Elle fonctionne comme un rappel. Grinçant, le rappel. Mais si, vous savez. Vous savez forcément. Souvenez-vous, de ce truc que vous avez fait ou dit et qu’il ne fallait justement pas faire, ou dire. Ce truc qui vous est arrivé devant TOUT LE MONDE. Souvenez-vous ce que le rappel de ce moment vous inflige au corps. À l’échine. (On me dit dans l’oreillette que pour certain·es, c’est la glotte, le ventre, le torse ou la peau qui sont touchés. Ou tout en même temps.) Chez certaines personnes, ces « souvenirs autobiographiques involontaires » (oui, je suis allée sur internet) ne perturbent que rarement leur quotidien. Chez d’autres, ils débarquent plusieurs fois par jour. Il y a plusieurs phénomènes qui entrent en jeu ici. Selon le Dr David John Hallford, psychologue et maître de conférences à l’Université Deakin à Melbourne, les souvenirs négatifs portent une charge émotionnelle plus forte que les souvenirs positifs. (Ouf, je suis normale). Par ailleurs, il existe une notion appelée « effet de projecteur » et théorisée par les professeurs en psychologie Thomas Gilovitch et Kenneth Savitsky qui consiste à penser – à tort – que toute l’attention est portée sur nous. C’est drôle, parce que c’est à la fois égocentrique et auto-dévalorisant. Ben oui, croire qu’on est au centre de l’attention justement au moment où on est à notre désavantage, c’est limite masochiste. Avant d’avoir cherché des informations sur ce sentiment, ma référence en la matière était moins docte : « Le journal intime de Georgia Nicolson » bonheur de littérature adolescente écrit par Louise Rennison, que j’ai lu je pense vers douze ans. N’empêche, je m’en souviens toujours. Tout commence justement avec un moment gênant. Au tout début du premier tome, Georgia cite un article de Cosmo où il est conseillé, pour guérir ses émotions, de se remémorer le moment, de le revivre pour enfin cicatriser. À l’époque, et c’est peut-être pour ça que ce passage m’est resté en tête, je trouvais la méthode contre-productive. Moi, je ne faisais que revivre et m’auto-flageller, c’était mon fonctionnement. Aujourd’hui, je vois ça différemment, parce qu’en fait, la chère Georgia enrobe le tout avec tellement d’auto-dérision que celle-ci devient le vrai moyen de guérison. Et pourtant, je ne me suis jamais rendue à une soirée costumée déguisée en olive fourrée. Ainsi, aujourd’hui le moyen que j’ai pour m’en sortir – qui ne marche pas, d’ailleurs, mais qui apaise un peu – c’est d’en rire. Et d’essayer de me convaincre que ce souvenir n’en est pas un pour les autres. De prendre conscience de l’effet de projecteur. Et si d’autres s’en souviennent, alors rapidement crever l’abcès et montrer qu’on peut en rire ou, dans le cas contraire, verbaliser qu’on ne veut plus en parler. Avant de laisser place aux nouveaux mots, j’aimerais quand même conclure avec ces sages paroles d’Eleanor Roosevelt qui était loin de n’être que la nièce ou la femme de. “Vous ne vous soucieriez pas autant de ce que les autres pensent de vous, si vous saviez à quel point il est rare qu’ils le fassent.” Vratatata (n. f.)
Sentinant (n. m.)
Remhonte (n. f.)
Mnémal (n. f.)
Rougenir (verbe)
L'an nuit (expression)
Gloupsil (n. m.)
Gênancholie (n. f.)
Shamember (n. m.)
Glottary (n. f.)
Chatchitchutte (n. f.)
Merci infiniment à Jean-Jacques Crettaz, Marie-Sophie Péclard, Maï Beti Hitomi, Djeemee Gurtner, Nicolas Barone et Marie Yon d'avoir partagé leurs idées!
0 Commentaires
Laisser un réponse. |
À quoi ça blogue?Quand ça passe par ma tête et que ça persiste assez pour être transmis à la main. Catégories
Tous
|