La petite boîte de notre mémoire qui renferme les souvenirs sensoriels et mémoriels d'un moment ou d'une période en particulier.J’ai toujours aimé les étapes, même fabriquées, car elles permettent de faire le point et de repartir avec de nouvelles intentions, de nouvelles motivations, de nouvelles résolutions. Je suis une femme de rentrées, de fins d’années, de fins de périodes. C’est la raison pour laquelle j’aime nouvel an, mais aussi Rosh Hashanah (nouvel an juif) – qui tombe en général au beau milieu de la rentrée scolaire – et tout ce qui peut s’apparenter à des petits rituels de transition ou d’étape. Je vis intensément les moments d’ouverture et de clôture d’une phase, comme, par exemple, les vacances (« C’est parti, on y est », puis, « Voilà, c’est terminé »), les projets (« Premier jour de répétition », puis, « Déménagement du décor et dernier tour sur le plateau ») et les étapes (« Première fois que je fais ça en étant mère / en ayant déménagé ici / en étant trentenaire… »). C’est pourquoi aussi je m’attache aux petites traditions. Par exemple, avant un voyage, je demande à tout le monde de s’asseoir un moment. C’est une vieille tradition russe. J’ai l’impression qu’elle permet de prendre la mesure du départ, de lui donner une place particulière, ensemble, en tant qu’instant (et accessoirement, de refaire mentalement la liste des choses à ne surtout pas oublier). Parfois, des tranches de ma vie apparaissent et je ne me rends compte qu'à cet instant-là qu’elles ont formé, chacune, une période. En relisant quelques lignes d'un livre lu par le passé, il peut arriver qu’un bloc de vie entier émerge, mélange de sensations, d’états intérieurs et d’événements qui se révèle comme une entité. Je peux alors me rappeler « Tiens, c’était une drôle de période » ou « J’allais bien » et ensuite, scruter, dans cet assemblage, les composants qui ont pu, ensemble, former un état. C’est particulièrement intéressant lorsqu’il s’agit d’une période agréable ou de sérénité intérieure, parce que je peux alors scruter les maillons de la chaîne pour tenter de les reproduire et de retrouver un état qui s’en approche. Les bilans et les tournants sont des ingrédients que j’ajoute volontiers à ma vie. J’ai d’ailleurs, dernièrement, eu du mal à clore une période et je me suis trouvée toute flottante entre un projet dont je n’arrivais pas à circonscrire les contours et l’arrivée de l’été. Résultat : en y repensant, je n’ai pas un ou plusieurs éléments précis qui peuvent me replonger dans l’ambiance du projet. Tout est un peu diffus. (Peu après avoir écrit ces lignes, un ami qui a fait partie de cette période m’a rappelé une chanson qui nous a poursuivi à cette époque, ce qui m’a fait prendre conscience que oui, l’étape s’était bel et bien formée comme un ensemble dans mon esprit.) Il y a donc une histoire de commencements et de fins de quelque chose. Encore faut-il les percevoir pour délimiter les différentes phases. C’est facile pour les vacances, mais qu’en est-il d’autres périodes qui structurent une existence? Quand est-ce qu’on prend conscience que quelque chose commence ou se termine? Dans La nausée, Jean-Paul Sartre écrit : « Quand on vit, il n’arrive rien. Les décors changent, les gens entrent et sortent, voilà tout. Il n’y a jamais de commencements. » De son côté et plus tard, Italo Calvino écrit : « Nous vivons dans un monde d’histoires qui commencent et ne finissent jamais » (Si par une nuit d’hiver un voyageur, 1979). Ces deux phrases me parlent, je les comprends, et à la fois, elles me donnent envie d'écarquiller mes sens pour les confronter et guetter les débuts et les fins des histoires qui parsèment ma vie. Et vous ? Avez-vous parfois la sensation que quelque chose commence sans forcément qu’il y ait un signal clair ? Et à quel moment ressentez-vous qu’un moment de votre vie a été une période mêlant différentes sensations ? Ce sont ces bulles de souvenirs qu’on a essayé de nommer pour ce quinzième Novelmuttum. La petite boîte de notre mémoire qui renferme les souvenirs sensoriels et mémoriels d'un moment ou d'une période en particulierCoffre Kinaquatique
Saisonrielle (n. f.)
Carambarlésie (n. m.)
Pensinus temporis (science)
Souvnibulle (n. f.)
Mélosouvenance (n. f.)
Frissonir (n. m.)
Passécrin (n. m.)
Nostâline (n. f.)
Capsensule (n. f.) Sens littéral: une capsule de sens, explosive au contact de certains stimuli.
Estes (n. épicène)
Bonneheure (n. f.)
Pandorinette (n. f.)
[N.B : La particularité de la pandorinette est qu'elle contient, mêlés à de doux souvenirs, le pouvoir de faire sombrer son ou sa porteur·euse dans des travers irraisonnés. À l'instar de son nom à l'apparence innocente, les sentiments doux qu'elle provoque recèlent des pièges. En effet, l'ouverture de la pandorinette peut faire perdre la raison et amener certaines personnes à commettre des actions qu'elles regretteront plus tard.] Orbance (n. f.)
Boîte noire d'un temps passé (expression)
Cloudiquart (n. m.)
Un immense merci à Cédric Annen, Sandru Shka, Mitch Morin, Anouck Mue L’air, Laetitia Cassard, Julie Despriet, Vincent Buclin, Camille Polier Giacobino, Fabrice Hagmann, Lola Gregori, David Marin, Karim Slama, Kyoshiro Mibu ! Sans le savoir, vous faites ressurgir une souvnibulle de la période de confinement !
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À quoi ça blogue?Quand ça passe par ma tête et que ça persiste assez pour être transmis à la main. Catégories
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