Un sentiment peu reluisant...Ce nouveau Novelmuttum me fait une grimace. Il se marre. Il ne se moque pas, c’est juste un petit rire. Il y a presque de la bienveillance là-dedans. C’est que, pour ce nouveau défi lexical, j’avais fait le pari de proposer la définition d’un sentiment qui n’est pas vraiment avouable. Oh, bien sûr, en termes de défauts humains, il y a pire. Mais il y a incontestablement mieux aussi. Aujourd’hui, alors que j’écris ces lignes, j’ai un petit regard désolé sur celle qui écrivait le 13 novembre 2020, lorsque j’ai proposé la définition. Le temps de récolter les réponses, d’en discuter autour de moi, d’enterrer l’année 2020, d’entrer en 2021, deux mois se sont écoulés et même si je ne suis pas vraiment devenue une autre personne, deux mois covidiens ont réussi à mater, pour le meilleur ou pour le pire, certains aspects de ma personnalité. Et ce nouveau Novelmuttum se marre. Il me taquine. Il faut croire que j’étais dans une drôle d’humeur, ce 13 novembre 2020. Peut-être que j’avais envie de mordre un peu. Peut-être que je voulais rejeter la légèreté. Casser un peu la joliesse des sentiments décrits avec d’autres. Peut-être que je voulais égratigner ces petites choses qui nous lient et que les Novelmuttum permettent de révéler. Alors, ce nouveau Novelmuttum me nargue. « Tu n’es pas si grinçante, l’es-tu ? » (Oui, il me nargue avec une formulation à l'anglaise). C’est-à-dire que je n’ai plus envie d’aller là-dedans. C’est-à-dire que les autres me manquent. C’est-à-dire que ça rentre en contradiction avec mes besoins et ceux des autres. Là, maintenant, dans l’état d’esprit de cet hiver, j’ai envie de beauté, de lien et surtout de tendresse, alors que ce Novelmuttum me renvoie à l’apparat cynique, piquant et froid dont se revêt parfois mon caractère. Au moins, le Novelmuttum XI, narquois, me permet d’ouvrir les yeux là-dessus : il y a un temps pour tout et le temps est venu de laisser mes sarcasmes de côté. Il me montre que j’ai changé et que je ne me sens plus obligée d’être plus thorélienne que la Thorel. (comprendra qui pourra*). Pour ce méchant « muttum », j’ai proposé aux participantes et aux participants de retrouver la vague qui frémit en nous quand on sait qu’on a raison. Juste avant que les autres l’apprennent aussi. Quand on le sait non seulement grâce à nos connaissances, mais surtout parce qu’on est la personne de référence sur un sujet et que les autres ne le savent pas encore. La notion de dévoilement est importante. Par exemple, vous êtes l’auteur·e de ce dont il est question (une idée, une expression, un écrit, un concept...), ou vous êtes personnage de ce dont il est question (une anecdote, une rumeur, un événement), ou vous êtes proche de la personne dont il est question, ou encore, il est question de quelque chose que vous maîtrisez beaucoup mieux que les autres et vous avez le moyen de le démontrer. Au bout de quelques mots proposés, prise de remords (virgule), j’ai ajouté une nuance plus douce à cette définition, car il me semble que le même sentiment peut survenir lors d’une remarque élogieuse. Par exemple, on loue quelque chose que vous avez dit, fait, fabriqué, créé, ou quelqu'un que vous connaissez bien. Dans ce cas-là, le sentiment est plutôt flatteur et galvanisant. Même s'il arrive que – par modestie – on ne se dévoile pas, le sentiment existe! Toutefois, je dois admettre que l’esprit un peu revanchard de la définition originale joue un rôle important. * Une explication peut être demandée par e-mail Une discussion est en cours. Vous avez la clé qui va rabattre le caquet de l’autre et l'autre ne le sait « même pas !» |
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